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Project Room • Nessim Cohen, (In)Quietudes 

15 février, 15:00 - 4 mars, 19:00

Free

Présence, silences, quiétudes

 

Nous avons tous besoin de plus de silence. Et dans ce silence: la caresse, trop souvent oubliée, du bonheur d’être ici. Dans le tourbillon d’images de nos sociétés modernes, retrouver le sens de la matière, sa chair, son geste : c’est ce simple désir charnel qui a motivé les œuvres présentées par Nessim Cohen avec (In)Quietudes.

 

L’art contemporain s’est saturé de significations et de concepts qui font oublier le sens du beau le plus simple. Notre Terre est-elle devenue si ennuyeuse que nous devons constamment jouer avec l’abstraction et la politique ? L’art à sa source, n’était-il pas au service d’évoquer, sinon de retrouver le sens du beau contenu dans la nature elle-même ?
Il ne faut pas être trop romantique : la nature n’est pas seulement une feuille d’arbre et une rose : elle est dans la beauté et la grâce des corps de danseurs, dans la noblesse des argiles, dans la douceur de la nuit noire. Pour retrouver la quiétude originelle que nous offre la contemplation de la beauté naturelle, il nous faut nous en inquiéter : l’encadrer, l’isoler, la faire ressortir plus vive, plus charnelle.

 

Présences et Cadres Noirs

 

Nessim Cohen cherche les conditions minimales de la présence. Qu’est-ce qui fait que quelque chose nous apparaît, plutôt qu’il ne se brouille dans la conscience ? Pour faire respirer son travail, il habille ses oeuvres de noir, par une technique qu’il nomme Cadre Noir. Il utilise une peinture spéciale, ultra-mate, avec un effet anulatoire : la peinture refuse toute lumière, tranche dans l’espace, et souligne ainsi les couleurs ou le geste.  Il suffit d’un peu de  vide pour faire vivre les œuvres. Dans le fouilli, le vide est le meilleur des cadres. 

 

Formé à la céramique et à la calligraphie au Japon, Nessim Cohen joue ici avec ce trio de matières nobles qui l’a toujours accompagné :le papier artisanal, l’encre et la terre.

En ce sens, les œuvres présentées “n’utilisent” pas les matières premières : elles cherchent à les mettre en valeur. Même le papier annulé par le noir devient, si on se rapproche, une grande surface rugueuse, une architecture secrète. Le rôle de l’artiste ici, proche de celui d’un artisan, est seulement de faire ressortir la présence des matériaux avec qui il entre en discussion. Pour (In)Quiétude, on peut distinguer 2 séries majeures : les encres et les argiles sauvages.

 

Encres — Simple songs

 

 L’art d’encre est souvent à tort considéré comme abstrait : ce n’est pas de l’abstraction, ici, mais du mouvement pur. La présence existe par son geste même, les brins du pinceau marquant le papier d’un élan définitif. Pas de remords : seulement la danse suspendue d’une forme éthérée. 

Les encres de Nessim Cohen sont toujours des gestes spontanés, créés le plus souvent avec des pinceaux qu’il a conçu lui-même en recyclage : des pinceaux chaotiques, imprévisibles, qui dansent par eux-même. Du chaos de la forme jaillissent des fantômes, des poissons, des brins d’herbes dans le vent. Dans l’isolement du cadre noir, l’esprit est emporté par ces dynamiques fragiles et projette sur elle des images en mouvement simples. Le mouvement de l’esprit est comme une mélodie de quelques notes : un chant simple (simple song).

 

Argiles sauvages

 

Les argiles et émaux sauvages ont été extrait des sols et préparés par Nessim Cohen lors d’un séjour en Dordogne en 2021. Après avoir produit de nombreuses céramiques avec ces argiles, les morceaux restants ont été réutilisés ici pour devenir des tableaux. C’est la matière qui a guidé la création, plus qu’une intention originelle. Les terres expriment directement le fond des étangs, les anciennes carrières de sable et les mines de fer sauvages. Par un procédé personnel qui mêle argiles et encre, la terre crue, fragile, se change en tableau géologique aux textures infinies. Nul besoin de cuire l’argile pour en comprendre la beauté ici : la terre se suffit à elle-même. Pétrie de vie durant des millions d’années, elle est le tableau de notre propre histoire du vivant. C’est une matière aussi organique que minérale.

Les tableaux peuvent être doux ou violents.

 

Réanoblissement : travailler en écologie

 

Les divers processus de création employés dans le travail de Nessim Cohen fonctionnent en cycle fermé. Il n’y a pas de perte. Alors que la création artistique requiert bien des échecs et des succès, Nessim Cohen voit dans chaque “brouillon”, chaque tentative, des occasions de développer de nouvelles techniques et de nouvelles esthétiques. Les encres qui ne sont pas utilisées comme telles deviennent les fonds de cadres noirs ou se voient en transparence derrière d’autres encres. Les territoires d’argiles, souvent anarchiques au premier abord, sont étudiés méticuleusement jusqu’à trouver, toujours, quelque part, une beauté qu’on pourra encadrer de noir, même sous un plus petit format. Il y a dans toute chose une délicatesse, une beauté, qu’il faut trouver et exprimer. Rien n’est à jeter, rien n’a aucune valeur. La nature ne connaît pas le déchet absolu, et l’artiste, selon Nessim Cohen, devrait faire de même. Ce souci écologique et esthétique est la contrainte créatrice essentielle pour l’artiste : on ne travaille jamais à partir d’une feuille blanche, sinon par arrogance, et il faut toujours regarder aux sédiments laissés par nos propres traces. Dans ces sédiments, ces matières secondaires, il faut trouver un moyen de rendre une noblesse à la matière.

Dans ce processus de ré-usage et de reprise constant, la quiétude est atteinte par l’inquiétude constante du sort des choses. (In)Quietude présente les états finaux, de ce processus en écosystème fermé.

 

Chawans et Murmurations

Pour encadrer les encres et les argiles sauvages, l’artiste a apporté deux types d’œuvres qui se situent au début et à la fin de son processus créatif : des chawans et des Murmurations. D’une part des bols pour la cérémonie du thé (ou chawan) en céramique. Ces bols, fruits de collaboration avec divers céramistes français, sont néanmoins produits avec les techniques traditionnelles japonaises. Les terres de Dordogne employées pour faire certains de ces bols sont les mêmes que l’on retrouve sur les tableaux.

Enfin, les Murmurations, sont le stade final du travail écologique : les plus petits bouts de papiers sont utilisés pour faire ces nuages d’oiseaux sur le fond de canevas recyclés et peints avec des émaux au Japon.

 

Pour (In)Quietudes, Nessim Cohen a continué son expérimentation entre matières nobles, processus intuitifs, et ses cadres noirs. 

 

Le cadre fait l’oeuvre. Pour cette série de travaux, Nessim Cohen encadre ses oeuvres de noir.

Détails

Début :
15 février, 15:00
Fin :
4 mars, 19:00
Prix :
Free
Catégorie d’Évènement:

Organisateur

Conscious Paris
Téléphone
+33 6 37 48 51 54
E-mail
info@consciousparis.com

Lieu

Conscious
12 rue de Normandie
Paris, 75003
+ Google Map

Opening • Samedi 15 février à 15h

1 Participants
RSVP ici