Group Show ‘Les oiseaux ne volent que la nuit’
28 Nov 2024, 19:00 - 11 Jan 2025, 18:00
FreeUn jour, les oiseaux ont décidé de voler la nuit.
À l’aube de ce crépuscule, le bleu éclaire l’horizon. Chacun se faufile dans son chez-soi. Dans l’air, les couleurs s’évanouissent. L’atmosphère s’adoucit. Un changement de paradigme laisse part aux songes.
À l’heure où tout s’endort, les oiseaux virevoltent pour se dissimuler de nos regards. L’obscurité tamisant leur présence, il ne reste que leur essence.
Dans ce silence nocturne, Angèle Guerre souligne les contours de cet oiseau insaisissable. Les ailes sculptent le ciel. Sur le papier, il n’est pas si simple de saisir cet instant décisif. L’envolée nous échappe.
Tout en finesse, elle incise le papier comme une caresse. Avec lenteur, le plumage s’esquisse sans révéler l’être. Tout comme l’oiseau qui exécute son vol, Angèle manifeste les traces de ce passage fugace. Ces vibrations deviennent des ombres se camouflant sur le fond. Elle guette pour métamorphoser ce bref instant en un acte éternel.
De ces lieux isolés, nous attendons les premières traces de leur présence.
En contemplant les perspectives, nous sommes méditatifs : Que ressentir face à l’horizon sans fin ? Denis Christophel pose les bases de ses paysages où notre regard perçoit des mirages. La brume fait planer l’horizon. La matérialité de ces espaces incertains présente un monde sans entrave. Notre esprit plane dans les recoins des paysages abstraits, frémissant de liberté.
Des derniers rayons émerge une résurgence. Tels les murmures de ce paysage qui s’effacent, on entrevoit ce que les autres ne peuvent voir. Comme un écho, le climat ambiant transforme notre intériorité. En contemplant, nous nous imprégnons des nuances de couleurs. Chaque soleil couchant se transforme en un lavis précis et unique. Par couches, les glacis se superposent pour modeler les toiles. Denis Christophel façonne une profondeur insoupçonnée dans la planéité du tableau.
Ces ouvertures sur l’extérieur s’offrent à la contemplation. Le ciel se nuance sous nos illusions.
Nos pensées voilent notre esprit. La brume de l’aube s’échappe du sol. Les sculptures d’Olga Sabko semblent modelées par les vents qui la traversent. Les nuées brumeuses sont sculptées par l’air, sans décision déterminée. La souplesse des lignes exprime les mouvements en vol. La diffraction de la lumière, à travers les peintures de Denis Christophel, danse sur les formes d’Olga. Grâce aux courants d’air, le brouillard s’éloigne sous nos yeux.
Des formes libérées de toute contrainte s’élèvent vers le ciel. En perpétuel mouvement, les sculptures, comme les oiseaux, agissent en fonction des courants qui les entraînent.
Au crépuscule de la nuit, il n’en restera aucune trace. Des murmures, au loin, révéleront leurs absences au jour.
Pierre Duval
Participer au vernissage
Nous sommes ravis de vous convier au vernissage de l'exposition "Les oiseaux ne volent que la nuit" jeudi 28 novembre à 19h.