Skip to content Skip to footer
Chargement Évènements

« Tous les Évènements

Théo David, ‘un hiver avec une cigale’

24 mai, 17:00 - 13 juin, 19:00

Free

Le titre de l’exposition comporte d’emblée quelque chose de poétique. La survie d’une cigale au cœur même de l’hiver. L’équation impossible d’un être voué à mourir à la fin de la saison estivale, qui résisterait aux assauts du temps et supporterait les nuits les plus sombres. La respiration du printemps en plein frimas d’automne. La promesse de l’aube.

Car, quelque part, passer l’hiver avec une cigale revient à sauvegarder l’été qui vient. Comme une flammèche que l’on tiendrait précieusement pour rallumer un feu. Un brin de soleil dans la poche.
Nous pouvons dire que les toiles de Théo David présentent cette dualité. D’un côté, des personnages esseulés, à l’air pensif, sinon même ombrageux, et, de l’autre, la nature qui se déploie dans tout ce qu’elle a d’éloquent et de sauvage. Le contact entre les deux semble quelque peu rompu, comme si les figures représentées méditaient avec mélancolie sur cette distance soudaine, sur ce manque qu’ils peuvent ressentir au fond de l’âme. Les plantes ont beau être là, tout prêt, on sent qu’un gouffre les sépare. Elles viennent comme des présences annonciatrices, comme des fenêtres ouvertes sur quelque chose de plus grand et d’inaccessible. Un autre monde. Justement, ces personnages ne sont pas complètement fermés à elles. Ils paraissent avoir trouvé refuge dans un moment suspendu que le peintre a souhaité fixer sur sa toile. Il y a quelque chose de l’ordre des retrouvailles dans ces scènes. On a l’impression que ces jeunes gens ont réussi à échapper aux empires construits depuis la nuit des temps, à l’apogée des civilisations écrasantes
où le pouvoir a pris toute la place et qu’ils s’étaient mis à converser avec la nature, du moins à aller à sa rencontre. En-dehors du monde ordinaire, dans une bulle, ils semblent survivre telles des cigales en plein hiver.

Autour d’eux, existent aussi d’étonnants paysages. Une montagne de sel entourée d’un ciel gris.
Une grotte énigmatique dans les calanques de la Méditerranée qui nous enveloppe et nous
appelle. Une île incandescente qui se reflète sur la mer. Ces lieux, comme les plantes précédemment évoquées, prolongent cette tension entre l’humain et le vivant. Ils ne sont pas de simples décors : ils semblent habités d’un silence profond, porteurs d’une présence, d’un souvenir ou d’un appel que les personnages perçoivent dans leur retrait. Ce regard que le peintre pose sur les paysages — lui qui est natif de Marseille et arpente souvent la région — dépasse les représentations convenues du Sud. Il en donne une vision contrastée, loin des images figées d’un éternel été, comme s’il rappelait que même ici, l’hiver a ses ombres et que la lumière a ses absences.

C’est dans cette ambivalence que le travail de Théo David s’inscrit. Dans une chaleur froide ou dans une froideur douce. Un oxymore. Le peintre parvient à réunir ce que l’on croyait irréconciliable, ce que les discours ambiants et les regards courts tiennent pour opposé. Il nous rappelle la force d’une nuance, la beauté de l’inattendu et le mystère profond de la nature.

Jean-Baptiste Gauvin

Détails

Début :
24 mai, 17:00
Fin :
13 juin, 19:00
Prix :
Free
Catégorie d’Évènement:

Lieu

12 rue de Normandie

Vernissage • samedi 24 mai à 17 h

0 Participants
RSVP ici